Photojournalisme en péril
Le festival « visa pour l’image » à Perpignan fait le point chaque année sur une année de photojournalisme et cela depuis 21 ans maintenant. La photographie n’aurait-elle pas dit son dernier mot dans le grand tourbillon des nouvelles technologies ?
Si la tendance est au grand format et à l’hyperréalisme, comme cet arbre géant exposé dans une église, les images les plus emblématiques et les plus marquantes figent des scènes de guerre et les regards de victimes.
On arrive aujourd’hui en terme de technologie à une meilleure qualité, tant dans la prise de vue que dans le tirage des épreuves.
2011 marque certainement la fin de l’ère argentique, y compris pour le noir et blanc.
A terme, cette révolution qui s’achève représente pourtant un tournant dans le photojournalisme puisqu’il donne à tout un chacun la possibilité de faire du « Capa » ou du « Cartier Bresson » en quelques clics.
Comme ces pianos numériques qui permettent de choisir de jouer sur un Steinway » pour quelques milliers d’euros, la prise vues ne nécessitent plus de posséder un Leica équipé de son Elmar ou un « blad » pour garnir les murs de Perpignan.
En pouvant déclencher plus de 10 000 fois sur un évènement, la photographie, c’est ,de fait rapproché du cinéma.
L’image que l’on affiche est extraite d’un film numérique tourné avec un regard de journaliste.
Les fabricants d’appareils numériques ne s’y sont pas trompés puisqu’ils offrent aux metteurs en scène du web une « caméra « haute définition sur leurs reflex.
Jamais le cinéma et la photographie n’auront été aussi proche ,tout comme l’arrivée des tablettes numériques obligera la presse à faire fusionner les métiers de journaliste ,preneur de son et cinéaste.
Igor deperraz