Parti communiste ou productiviste ?
François Hollande aurait-il oublié le Parti communiste français ou le feint-il ? En voulant rassurer les milieux de la finance pour éviter une fuite des capitaux, le candidat socialiste a pris le risque d’enterrer un peu rapidement un allié historique. Sur le terrain, le Parti communiste n’a pas tiré sa révérence, il survit dans les organisations syndicales et dans le tissu associatif. C’est le seul Parti politique français qui dispose avec le front national d’une base solide qui ne rechigne pas à se mobiliser partout où le Parti lui demande. Pour les nouvelles générations qui n’ont pas connu les affres du marxisme -léniniste, le message porté avec éloquence par Jean Luc Mélenchon est compréhensible et intelligible .La Finance et l’Europe libérale met à mal les travailleurs des pays occidentaux .Dans une société globalisée en perte de son leadership colonial, l’évocation des « racines »d’une République imaginaire ne peut que rencontrer son public. Le succès de librairie du pamphlet de Stéphane Hessel renforce la position de repli sur soi qui caractérise cette fin de l’utopie des lumières. Etre communiste ou du front de gauche, c’est revivre l’idéal communiste français qui avait su sanctuariser le monde ouvrier. Le bleu de chauffe, les vacances en 404 dans les camping de RDA, l’humanité dimanche dans la poche et les chaînes de chez Renault qui tracent la voie aux luttes sociales .Pour ce peuple de gauche l’avenir se nourrit du passé. On oublie les théories de libération qui ont conduit les pays d’Amérique du Sud ou d’Afrique à nous marginaliser économiquement et politiquement. L’écologie politique est reléguée à la gauche caviar pour mieux défendre le productivisme. Le parti communiste continue à défendre un monde ouvrier de plus en plus fragilisé par les délocalisations .Par la défense des intérêts des grandes industries productivistes, il est l’allié inconscient du patronat français .Un « je t’aime moi non plus »qui s’exprime dans la volonté de garder des industries polluantes et dangereuses en ville comme dans l’exemple de Petroplus. Paradoxalement le Front de gauche ,Parti communiste fait plus pour la France industrielle que le Parti socialiste .Sa base est prête à garder coûte que coûte les acquis de la France coloniale au mépris de la nouvelle donne géopolitique. Ses militants auront dans les 5 prochaines années les moyens d’infléchir considérablement les volonté socialistes de moderniser et vertiser la France de demain .Le candidat Hollande a pris le risque de payer très cher sur le terrain social de demain son oubli d’aujourd’hui .
Igor Deperraz