Parole contre la parabole
Dans l’affaire d’Outreau, la parole de l’enfant a été entendue avec une oreille d’adulte et un regard d’enfant .Hors, il aurait fallu procéder avec la méthode inverse .une oreille d’enfant et un regard d’adulte. Les mineurs devenant majeurs, la tentation est grande de réécrire l’histoire en publiant des témoignages, des livres ou des films pour alimenter une recherche imaginaire de la vérité. Mais de quelle vérité va-t-on parler aujourd’hui ? De l’imagination fertile sortit de la tête d’enfants alimentés par l’auto-persuation. Qui n’est pas pris de doute lorsqu’il croise un acteur de cinéma en croyant le connaître dans la vrai vie ? Quel parent n’a pas entendu ses enfants lui raconter qu’ils se souviennent avoir été abandonnés en pleine nuit …Quoi de plus fragile qu’un témoignage basé sur la parole. C’est bien l’objet de la présence de l’avocat pendant la garde à vue d’éviter le délire de la pensée agissante. Les faits rapportés par les enfants ne sont pas toujours fiables et ne peuvent être interpréter qu’avec l’expérience et le sérieux de l’enquêteur. Dans toutes les affaires de mœurs, on pense : parole contre parole… La victime était consentante, ce n’est pas un viol mais une mésentente entend t-on trop souvent.
.Témoigner devant des professionnels spécialisés peut écrémer le bon grain de l’ivraie mais l’acte probatoire décisif ne peut être qu’un fait matériel .Récidive, trace Adn, photos.
C’est donc à des magistrats et des policiers spécialisés et sélectionnés pour leur expérience que devrait être confié l’ensemble des procédures se rapportant aux mœurs. La création comme à New York d’une brigade spécialisée éviterait à des milliers de femmes, d’enfants, d’hommes de subir l’inexpérience ou l’incompétence possible des acteurs de ce processus.
Les Paraboles et les paroles ne rétabliront pas la sérénité d’une justice qui s’interroge et se doit d’être en phase avec son temps.
Igor deperraz