Paris Normandie dans le naufrage
Paris Normandie paye au prix fort ses difficultés lointaines avec un lectorat issu d’un département très marqué à gauche .Son dépôt de bilan tient en grande partie à son aveuglement politique. Le groupe Hersant a toujours maintenu une ligne éditoriale de centre droit proche de l’ancien Maire de Rouen, Jean Lecanuet, n’hésitant pas à partir de 1975 à se séparer de collaborateurs jugés trop à gauche. Concurrencé par des hebdomadaires ancrés dans la population locale, le titre n’a pas su comme le Télégramme, développer un réseau de portage à domicile. Il n’a pas comme Ouest France relayé les informations nationales pour éviter le double achat : quotidien régional -quotidien national.
Les lecteurs du journal local du matin sont pourtant bien là, comme le journal de Morlaix en a fait la preuve, mais ils ne veulent pas attendre l’après midi ou après 9 heures des nouvelles plus très fraîches.
En se répartissant la carte des régions par un « pacte non dit »de territorialité, les normands se sont vus privés du grand quotidien breton. Un désamour pour un titre jugé peu attractif et au contenu flou qui aujourd’hui se paye en baisse drastique des ventes.
Peut-on espérer avoir dans cette partie de l’ouest parisien un vrai titre de la PQR indépendant, prêt à écouter ses lecteurs tout en amenant une ligne éditoriale plus mordante ? Un défi qu’un éventuel repreneur devra réaliser rapidement s’il ne veut pas, comme les titres hebdomadaires de Seine maritime devenir une gazette à fait divers sans autre intérêt que sa qualité reconnue en matière d’emballage de la sole dieppoise.
Igor deperraz