ineurs en errance
Un mineur ayant commit un acte délictueux ou ayant subi des violences peut être changé d’établissement scolaire sans que l’équipe éducative soit au courant du dossier. Le juge des enfants exclut les fonctionnaires de l’Education Nationale du « secret ».
La mesure judiciaire est entourée d’un voile protecteur pour permettre au jeune enfant ou adolescent de repartir vierge de tout passif. La protection de l’enfance est à ce prix, l’oubli et le pardon.
Dans les affaires qui touchent aux agressions sexuelles subies ou données, le mutisme de l’institution judiciaire peut être la source d’une mauvaise appréciation du risque. On pense notamment aux activités sportives mais aussi aux espaces sensibles d’un établissement comme les toilettes ou les zones de surveillance réduites.
Les élèves et les professeurs ont sans le savoir en leur sein « le louveteau dans la bergerie ». Leur candeur ou leur manque de vigilance peut leur causer quelques désagréments ou désenchantements. Le mineur placé va généralement extérioriser son trouble mais il peut aussi l’intérioriser et passer à l’acte sans qu’aucun signe précurseur n’éveille l’attention des éducateurs.
En fait, ce mode de secret et de déplacement permet une psychothérapie réparatrice à bon marché. La communauté éducative absorbant le « trauma » de l’enfant sans mettre en place un véritable travail thérapeutique de qualité .C’est le « ça passe ou ça casse »qui statistiquement est en faveur du « ça passe ».
Dans ces affaires qui mettent en exergue les fondements même de la personnalité, seul le travail reconnu de la psychanalyse permettant une libération de la parole donne à long terme des résultats probants. Pour la protection de la jeunesse, il y a donc une obligation de protéger le mineur et la société du mal vivre de l’enfant déviant en le plaçant systématiquement dans une unité de soin .La réparation et le pardon sont à ce prix pour éviter qu’une guérison partielle ne cause des dommages irréparables.
Igor deperraz