Ephémère support numérique
Que nos blogs seront devenus lorsque l’automne de l’âge nous fera chercher dans les souvenirs du passé nos modestes contributions aux idées ou émotions qui marquent le temps présent.
La mémoire binaire qui devait sauver l’humanité de l’oubli s’avère être de piètre qualité. Tributaire des grandes entreprises américaines de stockage ou des « Cloud », nos écrits, photographies, musiques disparaitront à tout jamais dans les affres des caprices radio électriques ou plus trivialement dans la volonté du propriétaire de ses données de faire à un « reset ».
Nos propres archives contenant la mémoire de nos proches ne sera plus qu’amas de ferraille et de support plastique.
Nous sommes loin des années 80 et de l’optimisme d’archiver pour l’éternité notre passé.
L’homme de la préhistoire ou du Moyen âge a su nous transmettre sur les murs de pierre ou sur du papier son quotidien. Notre civilisation, gourmande en info pourrait apparaître en blanc dans les milles prochaines années pour les historiens.
Un entrefilet sur la page du Monde papier bien conservé traversera l’éternité. Des millions de mots sur le blog du même journal disparaîtront dans quelques centaines d’année si ce n’est pas d’ici 20 ans
L’écriture numérique est éphémère. Elle suppose la négation de l’avenir et de la mémoire. C’est de l’écriture Punk, digne du « no future ».
Le journal et le livre papier ainsi que la photographie argentique pourrait faire leur grand retour lorsque les sociétés de la mémoire oubliée retisseront du lien avec le futur et se donneront les moyens de gager le Présent pour l’avenir.
Un « Monde » papier qui a de l’avenir est l’Avenir.
Igor deperraz