Bourreaux en demi-mot
Quatre militaires de la force licorne qui passent un sac plastique sur la tête d’un ivoirien sur un ordre en demi-mot du Général Poncet et Firmin Mahé passe l’arme à gauche. L’homme que l’on suppose sanguinaire et indéfendable n’en était pas moins « homme ». L’armée française dans le cadre de sa mission au sein de l’Onusi se devait de respecter le droit international et la Convention de Genève en matière de prisonniers de guerre.
La justice française est – elle compétente pour un crime commis dans le cadre d’une mission internationale ? Certainement pas. L’organisation internationale qui mandate ses soldats devrait avoir compétence pour juger des actes commis en son nom. Les soldats qui ont supprimé un possible criminel de guerre n’ont pas agi conformément à leur devoir de soldat de la force internationale et encore moi en tant que soldats.
Que ce soit en Afghanistan, en Serbie ou en Irak, le respect strict du droit international donne une certaine légitimité à l’ONU. Lorsque le soldat se transforme de son propre chef en juge, il devient bourreau.
La force de la démocratie comme le modèle qu’elle souhaite exporter tient beaucoup à l’exemplarité dans l’application du droit et dans le respect sans condition de la nature humaine.
Igor Deperraz