Les « vieux » nous roulent dans la farine…
Poser le sujet de l’assurance maladie dans le débat présidentiel, c’est inévitablement faire des mécontents et perdre des voix. Tout va donc très bien Madame la marquise en ce début 2012… Les français vivent de plus en plus vieux et il n’est pas fait de différence entre le remplacement d’une prothèse de hanche à 98 ans et à 60ans. Des chimiothérapies sont maintenues sur des patients en fin de vie…Le déficit ne cesse de se creuser et surtout, pour les générations à venir, l’égalité des soins telle que l’on l’imagine aujourd’hui n’est que chimère. Après avoir épuisé égoïstement les fonds de retraite, la génération de 68 entame le Capital santé de ses enfants. Les médecins, fonctionnaires de fait de l’assurance maladie n’ont aucune contrainte d’installation, ce qui est paradoxale pour cette fonction publique qui ne dit pas son nom et inégalitaire en terme de couverture du territoire. Des spécialistes se font des fortunes en dépassement d’honoraire au prétexte qu’ils ont choisi la bonne spécialité…Avec ce principe, un professeur de mathématique devrait être payé cinq fois plus qu’un prof de philosophie. L’avenir de l’assurance maladie n’est pas assuré et le débat de l’opportunité des soins ne fait que commencer. Il ne sera pas possible de maintenir une population de plus en plus âgée dans un confort relatif sans mettre en danger la santé des jeunes. Immobiliser un lit, une assistance respiratoire, des traitements couteux en fin de vie n’est moralement tenable que si l’on ne refuse pas des enfants en soin intensif, faute de personnels et d’argent. Le débat sur les choix thérapeutiques donnant à tous une protection à minima entrainera pour l’hôpital une réflexion sur l’opportunité thérapeutique. Notre pays pourra-t-il encore vivre à crédit pour soigner tout le monde sans faire supporter par ses enfants son incurie à partager les richesses actuelles. Lorsque l’énergie sera couteuse, les hélicoptères décolleront ils pour tous où ne seront-ils que le privilège d’assurance privée ? En ne prenant pas la mesure des dépenses de santé actuelle, les gouvernements qui se succèdent ne font que conforter leurs électeurs âgés plus soucieux de leur petite retraite et de leur petite santé. L’ardoise qu’ils laisseront est un motif justifié de colère générationnelle. Igor deperraz