Les « valseuses « du fisc, à poil Depardieu
Le salaire des acteurs français est hors norme. Une rémunération qui profite du coefficient multiplicateur validé par les entrées en salle. Quelles soient anticipées ou comptabilisées, plusieurs millions d’entrées sur un film donnent aux têtes d’affiche un substantiel revenu. Avec ce système qui valorise l’effet de masse, le « salaire », la valeur travail se calcule sur la recette finale esperée.
Il en est de même des écrivains lorsqu’ils dépassent un seuil de vente. On pourrait parler de dividende plus que de salaire. Si l’on calquait ce mode de rémunération aux journalistes, en calculant le nombre de visiteurs en ligne d’un article, certains se verraient attribuer des sommes considérables, notamment sur les sujets les plus futiles et « vulgaires ». La facilité deviendrait, comme dans le cinéma le gage de richesse, la difficulté de pauvreté.
Bien entendu, un système de péréquation et de redistribution permet au cinéma d’auteur de profiter de cette masse financière mais sur le fond l’explosion de ses rémunérations participent à l’appauvrissement du qualitatif.
Si cette forme de participation se généralisait au monde du travail, les pompiers ne se déplaceraient que là où le nombre de victimes est importante ; Les chirurgiens et les dentistes n’interviendraient que sur des pathologies de masse. Les profs n’enseigneraient que dans les quartiers où les résultats sont atteints sans difficultés.
Pour que l’idée de salaire et non de dividende du travail continue à alimenter un idéal républicain, il serait souhaitable d’établir un coefficient multiplicateur du SMIG a discuté chaque année au parlement. Qu’il soit de vingt, de trente ou cent, au delà comme le suggérait un candidat à l’élection présidentiel, c’est l’imposition à 100 pour cent. Une idée, un brin démagogique mais qui fait du bien d’y croire
Igor deperraz