La réforme Peillon prise entre les deux mamelles historiques de la Gauche
Dans le bras de fer qui s’annonce avec leur ministre, les enseignants du primaire partent en ordre dispersé. La semaine de quatre jours est une erreur fonctionnelle incontestable. Tous les enseignants y compris Parisiens s’accordent sur ce point, mais la journée proposée par le nouveau ministre de l’Éducation n’allège en rien les heures de présence des élèves.
Chacun a donc sa petite idée sur sa semaine ou sur un idéal qui ne parviendra jamais à satisfaire personne. Vincent Peillon se présente donc comme Salomon et prend l’opinion publique à témoin. Les instituteurs se retrancheraient derrière leur légendaire corporatisme. Qu’importe qu’ils soient payés un tiers de moins que leurs homologues allemands et qu’importe qu’ils aient plus d’heures qu’eux en présence des élèves. Ils sont sommés de s’adapter à la crise. En somme, les instituteurs, pas les professeurs agrégés, pas les profs de Fac ne doivent contribuer à l’effort national. Ne sont-ils pas les fameux hussards de la République ? Les deux mamelles historiques de la France !
En s’attaquant à un corps majoritairement féminisé, le ministre savait qu’il ne prenait pas beaucoup de risques. Le don de soi, le travail invisible et ménager sont faits majoritairement par les femmes. Une réforme de pacotille qui n’était donc pas compliquée à faire passer dans l’opinion publique.
Les collectivités locales s’adapteront en prolongeant le temps du midi et en supprimant les aides aux associations sportives qui travaillaient le mercredi. Les professeurs travailleront avec une amplitude horaire usuelle dans le monde du travail.
Les hussardes noires travailleront comme les secrétaires en regardant leur montre et en ne laissant plus filer le temps pour le simple plaisir d’enseigner sans noter leurs heures supplémentaires. Un calcul horaire en défaveur du ministre.
La réforme Peilllon aura le mérite de couper définitivement le cordon ombilical entre la gauche de gouvernement et ses Instituteurs. La première grande réforme politique de ce gouvernement qu’il faut souligner
Igor deperraz