Les bonnes tables des vacances
Il n’y a pas de vacances réussies sans le traditionnel resto de fin de séjour. Oublier les pâtes à moitié cuites restant deux jours sur le bord de l’évier, la pizza dévorée à même le carton d’emballage ou la sardine grillée sur le barbecue. Que l’on soit dans une île grecque où à la Tranche sur mer, on ne voudrait pour rien au monde déroger à cette règle universelle : Le resto ! Le patron est jovial, il voit arriver cette clientèle avec des étincelles dans la pupille de ses yeux. Les menus sont alléchants et les prix serrés, la crise est donneuse de leçon.
Commence alors ce grand jeu de dupe qui fera du malheureux touriste une belle alouette à plumer. L’apéritif maison est bien sur fait d’un vin blanc pétillant de la plus mauvaise qualité ou d’une sangria sorti tout droit de son emballage UHT. Les enfants n’échappent pas au mouvement de fond, Coca, Orangina.
La carte n’ayant pas encore été présentée, le père et la mère découvriront plus tard que leur cocktail coûte presque le prix du menu ! Curieusement aujourd’hui, on ne sert pas le plat du jour mais il reste de l’excellente moussaka que le chef vient de sortir du congélateur. Un peu d’huile d’olive sur la préparation provenant des pays bas et l’on vient de transformer le plat industriel en « fait maison ».
Pour le vin, la petite famille s’est mis d’accord, la carafe ! Qu’importe que son prix soit l’équivalant d’un petit Saint Estèphe, le cubi mis au frigo donnera bien le change ! Pour les enfants, bien que la réglementation oblige à mettre à disposition une carafe d’eau, le patron vous rappelle que les eaux du littoral ne peuvent plus être consommé ou plus directement que si vous voulez une carafe d’eau, allez vous faire voir chez les grecs !
Le dessert arrive et les ventres remplis de la nourriture traditionnellement mis en rayon chez les hard discounters veulent se régaler une dernière fois. Deux boules vanilles et des tonnes de chantilly en bombe avec un dixième de morceau de fraise seront facturés un peu moins de dix euros ! Avec toutes ces folies, le café d’un paquet premier prix vous sera offert ! L’addition en fin de compte s’avère plus salée que sucrée.
Plus de trente euros par personne, vin compris. Il est temps de s’apercevoir que tout compte fait, c’est moins cher dans un 3 étoiles au Michelin !
Igor Deperraz