Régis Jauffret écrira-t-il un jour sur la baie des cochons ?
N’oubliez pas l’anniversaire de DSK, c’est le 25 avril. L’homme qui a inscrit son nom en majuscule sur les tabloïds à scandale pour une affaire que personne n’a oublié est Conseiller économique de la République serbe…aujourd’hui il attaque sans scrupules en justice l’écrivain Régis Jauffret et la maison d’édition du Seuil en diffamation au motif que les conclusions de son innocence sont devenues définitives et que les écrits de Jauffret le diffament.
Il est par ailleurs renvoyé en correctionnel pour proxénétisme aggravé en réunion…Que s’est-il passé dans la chambre 2806 ,personne ne le saura jamais, mais ce que tout le monde sait, c’est que DSK a versé à la femme de chambre une somme astronomique pour négocier sa liberté. La procédure de droit aux États-Unis n’implique nullement une absolution morale, mais juridique. La plaignante pour ne pas dire victime a conclu un marché qui libère l’accusé de tout fait de viol. L’histoire du Carlton a révélé des fautes morales à défaut d’être un jour des infractions pénales. Toutes les théories aujourd’hui peuvent alimenter la littérature et chacun aura sa petite histoire sur cette affaire burlesque et romanesque. DSK entre le rouge et le noir …
Ce qui est relativement difficile à excuser, c’est l’insolence de cette assignation …Directeur du FMI du 1er nov. 2007 aux 18 Mai 2011 ; l’homme représentait l’image de la France et des Français dans une prestigieuse institution internationale. Se retrouver face à ses contradictions pour les uns, à ses démons pour les autres a mis la République française dans une fâcheuse posture. L’ensemble des Français n’a pu trouver cette attitude très fair-play. Coupable ou pas les murs de la chambre 2806 ont parlé et la scène faisait plutôt pensée à un film d’un genre moins littéraire.
Attaquer en diffamation un écrivain est facile lorsque l’on brandit une décision de justice américaine. Si l’on comprend l’esprit du protestantisme qui anime les procédures, on comprend que la justice donne beaucoup plus de place au rachat de la faute qu’à la faute initiale. On attend avec impatience les débats de la chambre correctionnelle pour écrire le scénario des ébats de la chambre du Carlton, mais là encore pourra-t-il assigner en diffamation tous les écrivains en mal d’inspiration. 2014, année Sade, sera-t-elle aussi l’année DSK ?
Igor Deperraz