L’Egypte des colonels
L’Egypte se replie, embrassant les chars et les soldats tout en donnant les reines du pouvoir à une coalition de militaires .Cette posture de la hiérarchie militaire ressemble plus à l’esprit tactique qu’à une quelconque dévotion envers un peuple opprimé. Une nouvelle guerre commence à se dessiner, la guerre de la communication. Souvenons nous du 21 Avril 1967 en Grèce le colonel Papadhópoulos prend le pouvoir, abolit la constitution, s’en suit une répression envers la société civile, l’exode, la fuite des cerveaux et des capitaux pour finir par une exclusion du Conseil de l’Europe en 1969.Une mauvaise tactique militaire confirmant l’adage On peut perdre une guerre en l’ayant gagné. La dictature des colonels prit fin en 1973.La création d’un tribunal pénal international soumet les responsables militaires à un devoir de mémoire. Une répression, des tortures organisées et c’est l’assurance de se retrouver pourchasser dans son propre pays par des civils, hier amis. Face à cette épée de Damoclès, les armées font en façade des opérations de communications, laissant visités leurs véhicules militaires. Prenant, femmes et enfants en photo, donnant des assurances sur un avenir démocratique, voir arméecratique.En toile de fond les généraux, les cadres ne changent pas, ils instaurent des régimes civils sous surveillance et continue d’ occuper le terrain. En Europe, un pays est sorti, lui aussi de la dictature, par la révolution des œillets et continue à donner une omniprésence à l’institution militaire .Le Portugal est 40 ans après la chute de Salazar toujours sous le regard des garnisons militaires. L’intelligence militaire évolue avec son temps, elle prend conscience de l’influence des réseaux sociaux, de la presse en directe pour affiner une tactique qui lui est propre et lui permettre ainsi de maintenir son influence dans des sociétés mal armées pour résister à un corps fortement discipliné et hiérarchisé. La liberté est encore proche des miradors, il ne faut pas s’y méprendre.
Igor Deperraz