James Bond
Lorsque l’on m’a offert la voiture de James Bond à mes 10 ans, comme des milliers d’enfants du monde riche. J’ai rêvé devant l’ingéniosité des techniciens du service secret de sa Majesté. Très rapidement, j’ai perdu les roquettes en plastiques rouges qui étaient propulsées par trois tubes situés sur le capot arrière. Par contre je n’ai jamais perdu le petit personnage qui se posait sur le siège éjectable.
L’Aston Martin est un jouet remarquable et il n’a eu de cesse de frapper l’ imaginaire collectif. Nous ne savions pas ou nous ne voulions pas savoir qu’une simple voiture de 25 centimètres préparait les Bill Gates et futurs ingénieurs de notre société du Gadget.
Du siège éjectable qui caractérise le management d’aujourd’hui à la civilisation de la voiture ,nos rêves se mettaient au service de l’industrie du spectacle comme miroir de notre comportement de consommateur et de travailleur .
James Bond est devenu au fil des décennies le copier coller de l’homme « perfect ».
Il accepte la mobilité géographique sans revendiquer un plan social d’accompagnement. Il prend des risques sans respecter le droit du travail et ne porte jamais de harnais de sécurité. Pour arriver à ses fins, il ne compte pas son temps, ignore toujours l’usage du préservatif et n'envisage pas la tri thérapie …
A plonger dans le film qui enchaine les plans séquences au millimètre, je ne pouvais m’extraire de la voiture de mon enfance qui résonnait en moi comme un grand plan com de décervelage.
L’imaginaire de James Bond ne m’avait jamais quitté, j’en étais que plus captif et émerveillé. Une prison du rêve, qui donnait l’homme au costume et aux yeux bleus comme un attrape nigaud de toute une génération de gamins.
Igor deperraz