Halal, Casher au menu de la République.
A chaque fois qu’un fait de société touche les pratiques religieuses de nos concitoyens, l’invective et la stigmatisation s’interpose dans le débat démocratique. Les pratiques religieuses sont à respecter, elles ne peuvent pourtant être sacrées dans un Etat laïque. L’abattage rituel d’un animal n’a rien d’extraordinaire tant qu’il ne s’interpose pas avec un autre principe : Le respect des animaux d’élevage. Egorger une vache si l’animal est étourdi et ne souffre pas n’a rien de choquant comme il n’y a rien de choquant à manger Halal pour un laïque musulman ou chrétien. Le problème relève du mode opératoire et de sa nécessaire évolution. Cette pratique ancestrale doit se pratiquer avec une absence totale de souffrance. Il n’y a donc pas lieu de mettre en accusation cette pratique religieuse mais de rechercher les moyens consensuels d’arriver à cette double exigence : l’abattage rituel et le respect du droit des animaux .Les abattoirs peuvent trouver en la matière un mode opératoire transparent et indolore qui respectera les lois de la République et adaptera une pratique sacrée aux exigences d’aujourd’hui. Réfléchir et dénoncer la montée des populismes ne doit pas non plus se traduire en une absence totale de critique sur des faits religieux qui ont comme pour l’excision des limites et des devoirs envers la laïcité. Des pays européens ont interdit cette pratique sans qu’à ce jour les communautés se soient converties au végétarisme. Le débat doit rester ouvert mais ne peut être au menu d’une campagne électorale.
Igor deperraz