Fauve sans masque
Fauve, ce groupe collectif parisien qui sort de nulle part ou plutôt qui cultive son goût de l’anti système joue à fond sur la corde du net. Pas de campagne de Pub ou d’affiches, juste des vidéos en ligne et le bouche-à-oreille savamment distillé à qui veut bien se prendre au jeu de l’ultra confidentiel. 245 000 fans ! S’ils s’abritent derrière un collectif d’une vingtaine de personnes, le groupe s’organise autour de Quentin Postel, Pierre Cabanettes, Simon Martellogo, Stéphane Muraire et Nicolas Dardillac.
L’idée de départ est d’accompagner la tendance grand corps malade dans un rock parlé et fleurissant. De longues litanies qui s affranchissent des tabous et des mots bien dits. Ils alignent à la volée de longues sentences verbales « Zoé je me dis c’est beau les champs, c est beau le mois de juin …je me repasse le film en continu… Le vent dans tes cheveux, mais moi qui croyait que je n’étais pas comme il fallait Zoé … ».
Des histoires racontées avec des voix sincères et accrocheuses, un chant qui se lance et s’arrête juste avant la chute..Le dernier album « vieux frère » fait dans le plus classique, le groupe se normalise et petit à petit rejoins la grande scène rock française.
Comme pour le film de Cyril collard « les nuits fauves », le groupe accroche bien la génération pure web, ces plus que trentenaire revenus de la pub, de la télé et des campagnes de pub se réinventent des schémas économiques.
Le participatif, le collectif font leur grand retour. S’ils revendiquent un revenu mensuel de 1700 euros, les droits d’auteur, les tournées et la montée en puissance du phénomène générationnel devait très rapidement faire rentrer dans le rang ses nouveaux chanteurs de l’ère web.2. Entre l’émergence du bobo parisien et l appartenance à un produit d’initiés.
Igor Deperraz