Mamère quitte de navire
Alors que l’écologie est devenue un thème central du discours politique, les verts qui ont pendant longtemps milité et représenté cette problématique sur la scène nationale se dissolvent dans des querelles internes qu’eux seuls ont le secret. Les rats quittent le navire laissant derrière eux « un syndicat d’élus « pour reprendre les termes de Noel Mamère .
Que restera-t-il bientôt de cette formation politique qui a envoyé au gouvernement Cécile Duflot pour y faire tapisserie. Le vert n’est plus dans le fruit, il est aujourd’hui dans les instances des principaux partis politiques. Les programmes électoraux se verdissent sans apporter de réflexions globales sur les nécessaires mutations comportementales de nos sociétés. A l’intérieure des conseils municipaux, la parole verte se fait entendre, mais est rarement écoutée.
La principale question pour les écologistes est de savoir à quoi ils servent. Pour les socialistes, ils représentent une alternative à l’alliance avec le feu parti communiste et une stratégie d’évitement face au Front de Gauche. Pour l’UMP, les écologistes portent le message d’une reconversion de l’économie du 20 siècle. Ce qu’ils aiment appeler «l’économie positive ». Une croissance toujours énergivore, mais propre.
La fin du Parti écologiste après celle du Parti communiste s’inscrit dans la grande mue politique faisant suite à la fin de la toute-puissance occidentale. La critique sociale et environnementale de la société est à réinventer, un nouveau Marx est toujours en attente de lecture.
Igor Deperraz