L’esprit d émoi
Dans cette guerre moderne qui oppose les Etats anglo–saxon à la France sur la manière d’être. L’opinion publique française répond par la manière de pensée. On juge un homme publique en France sur ses idées, ses grandes ou petites phrases et non sur son exemplarité. C’est Malherbe et Clément Marot qui imposèrent à notre grammaire et donc à notre forme de penser des règles grammaticales complexes, avec l’idée de maintenir quelques complexités provenant du latin pour donner au Français ses lettres de noblesse et l’éloigner du vulgaire. Les verbes pronominaux ont ceci de particulier qu’ils doivent leur accord à un professeur d’italien enseignant le français. Une règle qui donna à Clément Marot l’occasion de mettre définitivement l’usage de notre langue à l’abri des imposteurs. Dans la phrase « Elle s’est senti attaquer par-derrière » on peut admettre la règle de non accord du participe passé par la présence de l’infinitif mais on peut aussi soumettre au lecteur »elle s’est sentie attaquée par-derrière .En choisissant aléatoirement de ne plus mettre un infinitif, la règle impose l’accord et la présence du « e ».Cette ambivalence de l’accord donne aux participes passées pronominaux une force dans l’emploi de la langue écrite mais surtout une totale incertitude dans la bonne rédaction des textes et dans leur compréhension.
Nous sommes donc, de part notre langue, conditionnés à la faute .Inexcusable pour les lecteurs attentionnés .Insoupçonnés pour la majorité des autres La faute est notre linceul. .Le pragmatisme affiché de la langue anglaise ne retire rien à son extrême complexité, pour elle ’une bonne règle est une règle appliquée. Ces règles qui ne cessent de pâtir d’exceptions donneraient-elles à la tournure d’esprit du français, la légèreté et l’accoutumance du mépris de ce que l’on impose aux faibles mais que l’on tolère aux puissants .Le bon francoys peut il se contenter de belles tournures de phrases pour convaincre de la toute puissance du verbe …en toutes circonstances…
Igor deperraz