Boite à Rythmes scolaires
Les rythmes scolaires sont devenus un des enjeux politiques des prochaines municipales. La droite s’est emparée de la colère légitime des familles pour tacler le ministre de l’Éducation et essayer de transformer ce mouvement d’opposition en mouvement de l’opposition. L’idée première de cette réforme était de raccourcir la journée scolaire jugée trop longue pour lui substituer un temps plus ludique et récréatif.
L’école communale n’étant pas une priorité budgétaire de nombreuses municipalités, l’idée d’optimiser le personnel déjà en place sur le temps de midi a conduit à un allongement de la pause méridienne et au final le temps scolaire n’a pas été raccourci. D’autres municipalités meilleures joueuses ont bien organisé le temps périscolaire en fin de journée, mais se sont vite trouvées confrontées au caractère non obligatoire de leurs activités. D’où une pagaille monstre dans la gestion de fin de journée.
En réalité Vincent Peillon paye le prix fort de sa volonté de ménager la chèvre et le chou. D’autres pays européens ont un rythme qui collait à cette volonté ministérielle… L’Allemagne et l’Angleterre. Un travail scolaire qui s’étale sur cinq demi-journées continues et des activités péri - scolaires qui commencent à 14 h 30. Pour se réaliser dans de bonne condition, il eut été nécessaire de créer un grand ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des sports tout en rendant obligatoires les deux heures de sport et de musique l’après-midi.
La demi-réforme actuelle ne pouvait amener qu’à une demi-réussite. Quelle porte de sortie a le ministre aujourd’hui ? Aucune. Reculer serait avoué l’échec politique du ministre, continuer dans ce sens serait remettre à la prochaine législature une nième réforme qui se substituera une fois de plus ce qui existait aujourd’hui. Au final les professeurs et les familles finiront par perdre confiance dans leur éducation nationale en optant pour une position attentiste et septique.
Igor Deperraz