Un tramway nommé Berlin
A Berlin-Est le squat Tacheles vient d’être vidé de ses occupants par la police. C’est tout un symbole qui s’effondre .Une nouvelle chute du Mur. C’est pourtant à Orienenburger strasse que l’imaginaire des allemands de l’Est s’est le mieux exprimé. La culture alternative y a trouvé ses lieux d’expérimentation. Au début de cette aventure, nous étions quelques initiés à passer par un trou creusé dans un immeuble voisin pour pénétrer dans les squats de Mitte ou Prenzlauerberg .A l’intérieur de la musique, des peintures, des voyageurs de tous pays .Un formidable navire de l’autogestion et de la déraison au cœur du capitalisme allemand. L’ordre et du respect des biens à l’allemande ont convaincu la municipalité de donner à ces immeubles un permis de séjour tacite et d’ouvrir les lieux. La bobotisation grandissante de ce secteur a chassé les cafés les moins tape à l’œil. Aujourd’hui, c’est au tour de l’identité est- allemande d’être annihilée. C’est un peu comme si les Israéliens expulsaient leurs Kibboutz .C’est de la mémoire qui brule, un projet de société qui s’évanouit. Que restera –t-il demain au sortir de la station Schoenhauser strass ? Quelques traces sur des façades vieillies d’un passé qui portait l’espérance que l’on pouvait appeler différence.
Igor deperraz