Résistance aux « anti bio «
La résistance aux antibiotiques est la conséquence d’une prescription non raisonnée pour reprendre un terme d’agriculture mais elle est aussi, et surtout la conséquence des mauvaises relations qu’entretiennent les malades avec leur médecin. Pour une autre part elle est due à l’impatience chronique des employeurs face à la maladie.
La France est peut être la mauvaise élève en terme de prescription d’antibiotiques mais elle est aussi mauvaise élève pour ses relations sociales dans l’entreprise.
La récente application du délai de carence d’un jour dans la fonction publique ne laisse pas beaucoup le choix au salarié qui ne peut perdre une journée de travail en l’absence de convention collective.
Ne pas prendre d’antibiotique, c’est souvent trainer un mauvais rhume et finir par une pneumonie. Si la consultation dépassait les quelques minutes, peut être que le dialogue et l’arrêt maladie nécessaire au rétablissement ferait passer la cuillère de miel pour unique remède. Mais voilà l’assuré social est pris entre deux feux. Un médecin qui va lui prescrire un jour d’arrêt non réparateur et va transférer sur le salarié le cout d’une maladie souvent d’origine professionnelle ou en rapport avec l’activité.
Un employeur qui n’a pas de remplaçant et accepte difficilement l’interruption de l’activité.
Devant ce dilemme, l’antibiotique apparaît comme l’unique solution au chantage des uns et des autres .La résistance aux antibiotiques est le marqueur d’une dégradation des conditions du dialogue social et du déficit structurelle de la relation patient médecin.
Igor deperraz