Alzheimer en soi
Alzheimer frappe une personne âgée sur dix, c’est une des premières maladies qui frappe de plein fouet la fin de vie. Plus on est vieux, plus le risque de devenir dément s’accroît. Cette mort cellulaire peut s’accompagner de trouble de la personnalité avançant vers un oubli total du moi. N’être plus soi, mais un autre que soi, en restant pour les autres le même, pose de grandes questions existentielles, mais aussi matérielles.
Après tout, si je ne suis plus moi dans ma croyance à l’autre, dois-je continuer à toucher ma retraite à mon nom. Cette retraite qui est le fruit du travail de cet étranger qui est en moi ne devrait plus m’être adressée. Et cette autre qui vit dorénavant dans un autre monde que celui que je partageais avant de ne plus les reconnaître, peut il continuer à recevoir de ses anciens proches de la sollicitude, car c’est bien l’esprit qui nous attache aux autres et non quelques morceaux d’os et de chair.de ses vérités en trompe-l’œil, nous ne voulons voir, de peur de nous retrouver en proie à la l’insupportable dictature du moi.
Aujourd’hui, ne devrais je ne pas cotiser pour au moins un dixième de plus pour cet autre que je suis susceptible de devenir. Une précaution et une mesure qui devrait s’imposer lors des discussions sur l’avenir des retraites…
Igor Deperraz