Des Larmes de fond pour Samuel Paty
Jamais un professeur ne devrait être inquiété et mis en cause lorsqu'il transmet les valeurs de la République que tout un chacun est censé partager ?
La responsabilité éthique de ce crime dépasse l'auteur des faits. Elle restera pour toujours toute entière dans l'aveuglement de L'Etat Nation à formuler des programmes de bon sens sans en assumer en parallèle la tranquilité de ses agents.
Il n y a rien de choquant à montrer en exemple les caricatures de Mahomet à des élèves de collège puisque la Nation mandate les enseignants en son nom pour le faire.
La liberté pédagogique n'est que le miroir du postulat de départ : la promesse faite par la République aux élèves de s'exprimer par eux-mêmes.
Jamais un professeur ne devrait franchir la porte d'un commissariat pour avoir montré les caricatures de Mahomet.
Jamais un professeur ne devrait même en expliquer le pourquoi, ni le comment tant ces caricatures ont été défendues au plus au sommet de l'Etat comme étant du domaine publique.
Ces caricatures ne sont plus des caricatures de Mahomet, de bon ou mauvais goût. Elles sont devenues les symboles de la République. Au même titre que l'uniforme représente la loi, les caricatures représentent la liberté.
Ce qui est le plus consternant, c'est qu'une plainte ait pu être déposée pour ces faits. Peut on porter plainte en France contre la couleur du drapeau au prétexte qu'il n'a pas de fleurs de lys?
De ce flottement, de ces tergiversations, naissent des certitudes erronées qui ont créé l'indiscible.
Il ne peut y avoir de médiation avec les principes fondamentaux de la République.
Des larmes pour une lame de fond qui protégera les professeurs de l'intranquillité d'un automne meurtrier.
IGOR DEPERRAZ