La jungle de Dieppe
Il pleut sur Dieppe, c’est un jour sans mais cela pourrait être un jour avec ! Quand on est au sec, les pieds qui ne nagent pas dans la boue, on respire les embruns du matin. Ceux qui vivent là sont arrivés par le train de marée, portée par la voix de leur GPS, en quête d’un rêve de liberté et de confort.
Ils étaient à Calais, ils sont redescendus à Dieppe en attente d’un camion qui les fera traverser la Manche .Combien sont- ils à essayer tous les soirs de se glisser sous une bâche d’un camion. Cent, deux cents, plus.
Ils survivent dans les « gobes « ces trous dans les falaises qui abritaient les hommes de la préhistoire et jusqu’aux 19 siècles les marins sans le sou.
Il y a toutes l’humanité en détresse qui se côtoie et parle la langue universelle des signes .Lui, l’Homme vient d’Afrique noire, l’autre, l’homme vient d’Albanie, un autre, l’Homme vient de Syrie ou du Maroc. Ils sourient ou pas. Croient en l’Humanité ou n’y croient plus.
Approche-toi d’eux, ils te tendent la main.Ils Sont. Mais que font-ils d’autre que de constater que l’Europe n’est devenue qu’un camp aux frontières couvertes de barbelés et d’arrogance. Malgré toute l’humanité que les habitants de Calais ou de Dieppe peuvent leur apporter, il ne peut y avoir d’échange sans espoir.
Aux désespoirs de ces naufragés, nous préférons servir la soupe à l’entreprise Dassault et à ses groupes financiers qui remplissent nos valises diplomatiques
Que sont devenus nos politiques .Des VRP de la finance, incapable de régler des problèmes d’HOMME.
Igor Deperraz