Philippe Meirieu …MERCI !
Dans le journal « Le Monde » du 3 octobre, Philippe Meirieu pose la vraie question aux politiques et pédagogues de tous poils. Une interrogation sur notre manière très sélective d’envisager l’écrit. Toute cette intelligence institutionnelle parle de l’acquisition du code, de la fluence et de bien d’autres phrases. On pourrait qualifier de publicitaire ces concepts s’ils ne venaient pas d’esprits brillants.
Les instituteurs, Professeurs des écoles apprennent à lire du mieux qu’ils peuvent en essayant, tâtonnant .Ils font ce qu’ils peuvent et ce qu’ils doivent faire pour faire rentrer le code, l’envie et la nécessité. Ils n’ont pas attendu la centième réforme pour faire un constat .Nos résultats ne sont pas bons là ou les adultes ne sont pas bons.
Il n’y pas de rapport avec le niveau social d’une population, mémé si les millions de familles au chômage paye un lourd tribut. Il y a un rapport à l’écrit tout simplement comme le rappelle Philippe Meirieux « « La cause de l’écrit n’est pas seulement une cause scolaire .Elle est aussi sociale. La répartition de la lecture et de l’écriture en France est bien plus inégalitaire que celle de l’argent »
Il n’y aura bientôt plus de presse écrite sur un support papier en France. Les citoyens devront en 2016 déclarer leur revenu sur un écran ! Et l’on veut accessoirement que nos facteurs vendent des sex-toys en lieu et place de papier et de timbres.
Toutes ces bonnes réformes qui mobilisent beaucoup d’énergie et d’argent public se heurtent à une réalité qui fait qu’à l’heure actuelle, il ne reste plus que l’école qui demande à un être humain d’écrire sur un papier. Une île sur un continent incontinent.
Dans un même temps, on veut mettre en ligne l’ensemble des écrits et l’on veut généraliser l’usage des tablettes .L’écriture, ce n’est pas cliquer sur une souris ou taper trois mots sur un clavier .Lire, ce n’est pas regarder un bon reportage sur Arte ou un dessin animé sur une chaîne spécialisée pour enfants .Lire, c’est se confronter à la difficulté d’un autre que soi en lisant des mots sur un papier !Ecrire ,c’est avoir envie d’immortaliser l’éphémère instant.
La France est un des pays du monde qui a le moins de lecteurs de journaux…de là à en tirer les conclusions qui s’imposent .lorsque les adultes sont dans le déni de l’écriture et de la lecture ; .Comment demander aux nouvelles générations d’entrer avec bienveillance dans l’écriture et la lecture.
Igor Deperraz