Une photographie peut-elle changer la face du monde et de l’Allemagne?
Dormeur du val sur une plage Turc ,le petit Aylan Kurdi pensait il qu’il ferait le tour du monde en fuyant avec ses parents la guerre .La photographe qui était présente sur la plage ce jour là a fait son métier . Nilufer Denir a cadré la scène macabre sous l’émotion. Comment et pourquoi une photo s’est emparée si vite de l’opinion publique sans que nous nous interrogions sur son sens.
Le journal « Le Monde « en a fait la Une avec la même photo publicitaire en sa page 5 pour une grande marque de luxe .Une erreur de la Rédaction qui démontre que l’image peut dire tout et son contraire .L’enfant gît sur le sable comme dans une photo de calendrier où l’on attendrait qu’il ait avec lui une pelle et un seau . Il est habillé et semble prendre le la pose, au loin la plage semble couverte de déchets éparses. Le message est clair, allons-nous continuer à ne pas donner à ses réfugiés le statut d’être humain ?
L’émotion est grande, insoutenable .On pourrait croire qu’il y a dessous une théorie du complot orchestrée par la France et l’Allemagne qui veulent obtenir une répartition équitable et humanisme de nos frères de sang. Il n’en est rien, le petit Aylan a perdu sa mère et son frère et son père a survécu pour témoigner.
Pourquoi prendrait-on conscience de ce drame humanitaire alors que nous tournons le dos depuis des décennies aux sorts des populations du Sud pour préserver nos grands groupes industriels et pour ne pas fâcher nos grands amis d’Arabie saoudite qui sont en partie responsables de la barbarie sanguinaire de Daech ?
L’Allemagne a trouvé dans ce conflit la réponse à son déficit démographique et cherche par intérêt à importer massivement ces Syriens de la première heure. Ces populations sont avant tout des gens cultivés et aisés qui peuvent débourser de cinq à 10 000 euros pour payer le voyage et les passeurs .Ils sont donc une main-d’œuvre qualifiée dont l’Allemagne a besoin. En acceptant 200 000 Syriens sur son territoire, l’Allemagne aura beau jeu de dire ensuite à ses voisins européens d’accueillir ceux qui viendront après.
Une autre ambiguïté tient dans le caractère chrétien ou laïque de ces réfugiés .Beaucoup sont prêt aujourd’hui à ouvrir leur porte alors qu’ils sont moins disposés à accueillir des Roms ou des albanais illettrés…
A qui profite donc cette photographie et pourquoi arrive-t-elle massivement à la Une de nos quotidiens européens ?
Igor Deperraz