~~Pour une presse de la promiscuité et de la proximité
La crise de la presse n’est pas le fruit de la récession économique ou de baisse des recettes publicitaires liées à la concurrence du Net , elle subit de plein fouet l’effet que j’appellerai « Carrousel »,du nom de ces manèges en bois qui ont été remplacés par des attractions plus dynamiques.Les chevaux de bois n’ont pas disparu pour autant et continue à occuper les centres-ville en proposant aux nostalgiques un peu de rêve sans en faire une activité économique en expansion .
L’économie de la presse et son redéploiement passe par la proximité, le local . en y réinventant son contenu et en substituant les inaugurations de chrysanthème par une analyse plus fouillée de l’action politique et culturelle des acteurs régionaux ou communaux. La plus grande opacité entoure les décisions locales et la corruption publique est présente dans les décisions d’urbanisme. Dans une Europe,où les positions politiques sont omniprésentes et omnivores ,on ne peut faute de temps sélectionner dans une parution nationale ce qui intéressera le lecteur et donc le diffuseur publicitaire .
Hormis le fait qu’un pilote allemand est révélé par son suicide les failles connues de la cabine blindée et qu’il se soit écrasé en France ,cet évènement émotionnellement fort ,de par la nationalité de ses passagers est resté très lointain et n’a certainement pas intéressé les lecteurs français . Dans ce flux incessant d’information, on se demande pourquoi nous devons payer un journal qui parle du navet de Djamel Debouze ou qui évoque le racisme quotidien vécu par les noirs américains…
Alors qu’à notre porte ,des entreprises investissent ou se désengagent des territoires et alors que l’essentielle de la création artistique actuelle est le fruit du travail des régions ou des collectivités territoriales .
Il faut reconstruire la Presse en mélangeant l’écrit hebdomadaire ou mensuel pour abandonner l’immédiateté et le quotidien au numérique .Le mélange des genres, la fusion de la vidéo ,du web et du papier comme refuge de la réflexion redonneront à la presse de proximité de nouveaux horizons économiques et rédactionnels
Igor deperraz