~~Clochard s’en va Où sont donc passés nos bons vieux clochards d’antan ? Ceux qui avançaient à cloche-pied à travers les villes .Des hommes portant souvent la veste et la chemise débraillée ; dans leur poche une bouteille de rouge européen. Du pinard comme étendard.
Pas de chiens féroces ou de manche agressive, juste un parler franc et une pauvreté affichée. Une boîte de pâté Enaff, quelques raviolis dans un brodequin de cuir, la situation sanitaire de ces hommes invisibles n’étaient pas très lénifiants .Chaque ville, chaque bouche de métro avait le sien, celui que l’on chouchoutait ou que l’on protégeait .Le cinéma portait un regard bienveillant pour cette profession reconnue.
Plus tard tu seras clochard si tu ne travailles pas à l’école. Chiche pensait ces jeunes oreilles découragées par une instruction qui leur paressait trop coûteuse en énergie. Le clochard était cette figure éternelle qui arpentait les rues avec son litron comme pour nous rappeler notre modeste condition. En quelques dizaines d’années, la figure charismatique qui cachait souvent une grande misère s’est transformée en SDF, punk à chien .de plus en plus jeunes mêlant misère intellectuelle, perte d’emploi, femmes à la dérive, enfant de foyer
. Le clochard céleste a laissé place aux réfugiés de la misère .Albanais sur les cotes de la manche attendant un bateau pour l’Angleterre dans la jungle de calais, jeunes alcoolisés dans les centres-ville .Il n’ont plus de visages, d’identités, on les nomme par leur nationalité..Les Albanais ! Ou par défaut, les SDF ! La belle et le clochard a perdu de son aura .La mendicité est devenue le miroir qui rode sur le chemin parsemé d’embûches du libéralisme.
Igor deperraz