Morts tout simplement
La mort en avion fait toujours l’objet d’une grande attention des politiques. On se déverse en compassion, on évoque la Nation, le soutien de tout un peuple pour mettre en berne les drapeaux de la république. Pourtant la sécurité des passagers d’avion et les rares d’accident qui y sont attachés sont liés comme cette année au survol de Zone de guerre.
Quelques morts de trop et comme en ces circonstances tragiques, chacun éprouve de la compassion pour les victimes. Mais voilà..si l’on prend le temps d’éplucher la presse régionale et de cumuler les faits divers des différents journaux qui se répartissent le territoire, on est atterré, surpris et ému d’apprendre qu’ en une même soirée plusieurs jeunes femmes ou hommes ont perdu la vie sur les routes de France par la lâcheté politique des pouvoirs publics. Par leur refus d’abaisser la limitation de vitesse ou tout simplement d’obliger à conduire avec un taux d’alcool admissible se reprochant du zéro.
Pourquoi comme l’avait entrevu Jacques Chirac en son temps ne pas mettre le drapeau en berne pour ces milliers de morts de la route. La toute-puissance de la civilisation de la voiture vaut-elle ces vies perdues ou abîmées. Pourquoi mobiliser la Nation pour quelques passagers victimes d’un acte de guerre et ne pas s’émouvoir collectivement de cette guerre de l’ombre qui tue par millier. Comment ne pas mettre le drapeau en berne en voyant ces milliers de jeunes garçons et filles fumer à la porte de leur lycée ou collège ?
C’est toujours une épreuve sans nom de perdre un de ses proches, mais en quoi la Nation se doit plus de compassion pour les victimes du transport aérien ? François Hollande a-t-il une réponse existentielle ?
Igor Deperraz