La pâtisserie française affiche ses pingouins en vitrine…des pigeons ?
Il existe un rituel auquel peu de français échappe, c’est l’achat d’une pâtisserie pour le dimanche midi .Bien entendu cela reste un plaisir occasionnel pour les adeptes de la pâtisserie maison, mais cela peut aussi faire l’objet d’un rituel très sévèrement contrôlé par les moins de douze ans. On ne confond pas impunément une religieuse avec un éclair au chocolat !
Pour les prix, il faut compter à Paris 3 ,70 euros par gâteau et en province un euro de moins. À ce tarif, on pourrait être en droit d’attendre que le pâtissier nous serve le fruit de son art, ce qui est le cas quelquefois, malheureusement, dans trop de cas, le produit en vitrine portera en tout petit sur son étiquette un igloo, un pingouin ou un flocon de neige. Ce pictogramme obligatoire (art R 112 -14) fait timidement son apparition depuis les contrôles plus sévères de l’administration. Sachant que cette mention n’est pas obligatoire pour…les fonds de tarte, les quiches, et bien entendu les viennoiseries.
Si vous avez pris des croissants le matin ,il y a de fortes chances que les délicieux croissants à la française sortent du four ….à décongélation .L’astuce consiste parfois à effectuer un glaçage ou un décor …le produit devrait pourtant porter ce pictogramme .En prenant une bonne loupe et en se penchant sur toutes les étiquettes qui doivent mentionnée sa dénomination, son état physique (surgelé, congelé ,pasteurisé..) ,il n’est pas rare de voir la totalité de la vitrine peuplée de ces petits pingouins .
Est-ce flatteur pour les habitants du pôle Nord de se retrouver enfermé dans une vitrine réfrigérée exposant des produits industriels aux composants chimiques ? Les igloos en vitrine représentent –ils l’industrie agro alimentaire avec ces dérives aromatiques et chimiques ?
Le petit paquet de carton enrubanné et poser sur la table à manger devrait lui aussi porter le pictogramme du Pingouin, à moins que les pâtisseries ne préfèrent remplacés par courtoisie pour les Inuit ce symbole par un pigeon, volatile beaucoup plus représentatif de l’acheteur de pâtisserie aujourd’hui
Igor Deperraz