Vincent Peillon siffle la récré
Vincent Peillon est – il passé maître dans l’art de faire avaler des couleuvres ? Vouloir raccourcir par un savant zonage les vacances d’été ne pourra que satisfaire les professionnels du tourisme et mettre fin à un privilège que beaucoup jugeaient d’un autre siècle. L’Allemagne le fait… pourquoi pas la France ? On sent chez Vincent Peillon la volonté de punir les enseignants que l’on accuse d’être responsables de tous les maux de notre société. Dans son système de pensée, on aperçoit très clairement le bâton, mais l’on cherche en vain la carotte. Prenons aujourd’hui l’exemple des maisons de santé implantées en milieu rural, regroupant plus d’une dizaine de médecins, organisant le travail sur quatre jours semaines avec 10 semaines de vacances par an ? Est-ce un privilège ou la seule façon de maintenir une activité médicale de qualité en milieu rural ? Le ministre de la Santé pourrait mettre fin à ce que beaucoup de patients jugent comme un privilège. Chaque malade voulant que son médecin soit présent pour lui toute l’année. Comme pour le jour de carence qui a eu pour effet de pousser des fonctionnaires à prendre une assurance complémentaire privée, l’allongement de la retraite cumulé à l’allongement de la semaine de travail et au raccourcissement des congés aura pour effet mécanique de mettre en concurrence le secteur privé avec l’Education Nationale. Une bonne chose pour le secteur privé qui ne peut aujourd’hui concurrencer le Ministère de l’Education Nationale en termes de temps libre. Jusqu’à aujourd’hui l’État payait ses profs en temps libre. Le slogan de Nicolas Sarkosy « travaillez plus, pour gagner plus se transforme chez Vincent Peillon en travaillez plus ! Pour les élèves du nord de la France, le raccourcissement des vacances d’été sera aussi le raccourcissement de la meilleure époque pour jouer dehors. Jouer dehors ! Un ministre a-t-il dans son enfance rêvé de rejoindre le bord d’une rivière ou un champ par une belle journée d’été pour taper le ballon ? À trop vouloir casser les jouets de ses petits camarades, on finit par ne plus avoir de copain ?
Igor deperraz