Vincennes, je vous aime
L’Université française ne gagnera jamais la course de Shanghai .Son modèle ne correspond en rien au fonctionnement et recrutement des pays anglo saxon. Pour gagner la course à l’excellence, la France avait pourtant été pionnière en ce domaine. Le Centre expérimental de Vincennes avait ouvert ses portes le 13 Janvier 1969 avant de se voir retirer par Olivier Guichard l’habilitation Nationale de délivrance des diplômes dans le département de philosophie. L’esprit de Vincennes n’avait pas recruté « des chiens de garde » pour son fonctionnement mais des Professeurs qui allaient faire entrer la Philosophie française contemporaine dans le champs de l’Universel. On y parlait déjà de pluridisciplinarité et d’innovation dans la Pensée. Ce pole qui venait de refuser Jean Luc Godard allait voir défilé au coté de François Châtelet ; Bernard Cassen ! Judith Miller !la fille de Jacques Lacan, Gilles Deleuze, Roland Barthe, Michel Foucault, N’en jetez plus. Jacques Derrida, Carlos Fuentes, Alain Badou !,Tzevetan Todorov ,octavo Paz…..
L’esprit de Paris Vincennes était certainement en tête du classement de Shanghai, mais ce classement n’existait pas. Assister au cours de Gille Deleuze ne donnait pas le cezame de l’excellence permettant d’enseigner dans les classes de terminal mais propulsait l’esprit et le goût de la réflexion bien au delà de nos frontières .Vincennes fut ce pole d’excellence de la pensée en mouvement sabordé par le mandarinat universitaire et le conservatisme politique .Sans ouverture ni liberté, aucune de nos Universités ne pourra encore afficher une liste de nom aussi prestigieux que celle qui fit la grandeur de Paris VIII Vincennes Saint Denis. Vouloir atteindre l’excellence dans un carcan aussi pesant et ennuyeux que le fonctionnement et recrutement actuel tient plus de la prestidigitation que de l’analyse sérieuse de la situation.
Igor deperraz