· Ne touche pas à ma croissance !
On pourrait peindre aujourd’hui la société française sous la forme du célèbre tableau de Géricault, le radeau de la méduse. Ne touche pas à mes retraites, ne touches pas à mon cheval et même touche pas à ma pu… ! On ne veut toucher à rien, on souhaite que tout continue comme avant sans rien faire d’autre qu’attendre qu’un grand séisme emporte le tout.
C’est le confucianisme des sentiments qui fige toute volonté de changement. Les Français comme les Européens se réveillent avec la gueule de bois et il est bien difficile de se lever. Environnement, gaz à effet de serre, il serait urgent de redéfinir notre position par rapport à cette fuite en avant que constitue la société de consommation. Nous sommes pris au piège de notre addiction compulsive à la marchandise.
Consommer toujours et toujours à moindre coût et en grande quantité. Nous sommes devenus les esclaves modernes d’une République de la finance. Sans un projet collectif de décroissance programmée et d’écologie assumée, il n’y aura que misère et frustration.
Une grande révolution de l’esprit est à faire pour contrarier ces slogans passéistes. Touche à ma consommation, à mon gaspillage, à la pollution, à l’abandon des transports collectifs au profit de la route. L’impôt est l’outil nécessaire de l’harmonie sociale, il se doit cependant d’être orienté vers la mutation écologique et géopolitique pour être objet d’un consensus durable .
Igor Deperraz