Silicone mammaire, la vallée des clones.
5oo ooo femmes en France sont porteuses de prothèses mammaires. Si pour certaines d’entre elles, l’ablation d’un sein ou les dysfonctionnements de la glande mammaire consiste bien en une réparation physique et physiologique. Pour les autres, c’est la femme clonée des magasines qui s’impose à leur féminité .Bien que la nature ait individualisé les formes, l’industrie chimique a standardisée le sein en deux modèles, la goutte, aérodynamique ,très tendance et la poire ,discrète et universelle .Dans ce marché florissant de l’esthétique ,combien de chirurgiens, chirurgiennes formés gratuitement dans les Universités françaises utilisent leur temps à standardiser la représentation des femmes. La pénurie de chirurgiens, criant, dans le désert médical français oblige pendant ce temps des milliers de personnes à différer des opérations urgentes .Qu’à cela ne tienne, les 6000 euros de ces interventions renouvelables tous les dix ans font flores. Si cette lucrative industrie a réussi à convaincre des milliers de filles à pénétrer leur corps, on imagine assez bien ou ils trouveront chez les hommes de nouveaux marchés. Cette peur du corps différent, vieillissant, murissant, à la merci de ses profiteurs du bistouri ne peut amener de la sérénité et de la dignité sur des corps déjà meurtri par la double vie imposée au sexe féminin Dans une course à l’image standardisée siliconée .le bistouri sourit. La femme subit..
Igor Deperraz