Néologisme des services publics…
La tendance à la bénévolisation des services publics a le vent en poupe dans les pays anglo-saxon. Elle commence timidement à pointer le jour en France avec la multiplication des réseaux privés de surveillance des territoires.
« Voisin vigilant » est une réponse à la hausse des cambriolages et est largement inspiré du concept américain d’autodéfense. La police anglaise a même poussé plus loin le concept en faisant appel à des policiers de plein exercice entièrement bénévole. Où sera bientôt la frontière entre ce qui est payé par l’Etat, c’est-à-dire la communauté nationale et ce qui est payé par l’individu dans sa communauté ?
Demain les professeurs pourront très bien être des retraités mais aussi des parents qui réalisent leur rêve. La généralisation des tablettes et des logiciels de formation à distance accéléreront cette tendance. L’ensemble de l’économie des services est touché par cette gratuisation des échanges. Il n’existe d’ailleurs pas de mots pour définir ces concepts émergents !
Plus un service tend à se logicialiser, moins ses acteurs peuvent résister au vol de leur métier. Quel service public résistera à la fonte de ses effectifs professionnels ? Aucun ! Le développement des robots dans les salles d’opération ne fera même plus des chirurgiens un secteur protégé. Ce phénomène réglera provisoirement l’endettement des pays industrialisé mais confortera le processus d’atomisation de l’espace public.
Plus un territoire disposera d’une matière grise à haute valeur ajoutée, plus ses services bénévoles seront de qualité. Nous n’en sommes pas là mais dans cette course à la dématérialisation de l’économie réelle, les outils sont là pour qui les prendra…
Igor Deperraz