Lucy in the sky with diamonds
Il fallait plus que l’audace pour ces enfants venus de Liverpool pour briser les tabous et les pincements de nez de la société de 1967. Le disque vinyle Sergent Pepper explosait le premier juin de cette année là les oreilles des quelques auditeurs de radios qui avaient eu la chance d’entendre cet hymne au L.S.D avant la censure des radios d’Etats. Plus qu’une provocation, Lucy in the sky with diamonds affichait l’état d’esprit des enfants de Kerouac et s’imposait aux médias comme l’objet concept d’absolue transgression. Ce n’est pas tant le L.S.D. qui menaçait la société conformiste dès premières années de la constitution de 1958 mais la liberté de ton de ces jeunes garçons venus des bas fond d’une cité ouvrière. Ils osaient enfin chanter tout haut ce que tout le monde criait tout bas. Si la presse ne pratique plus aujourd’hui la censure avec la même intransigeance, elle s’est dotée d’une arme encore plus redoutable ; l’autocensure par commentaires. Qu’un hymne au LSD paraisse en pleine page d’un journal et l’on ne manquera pas de lire la virulence d’une cohorte de commentateurs menaçant de bruler sur la place publique les perturbateurs. Lennon nous avait donné ce jour là , un formidable coup de pied « au cul », on ne peut que le remercier aujourd’hui en dégustant cette œuvre unique dans l’histoire de la pop musique et en espérant que l’esprit de 1970 nous amène à plus de folie dans un monde qui prend chaque jour un peu plus le chemin du bien dit, bien pensant. igor deperraz