Des parcmètres dans la Presse en ligne
La presse en ligne gratuite n’est pas rentable. Le plus grand quotidien économique a donc décidé de franchir le pas en faisant payer ses contenus .Une démarche qui ressemble à un pari audacieux mais surtout une idée qui va à contresens des pratiques de lecture. Un journal papier ça se prête, ça se dépose sur le Zinc ou ça se conserve dans un coin du salon pour une lecture de Weekend. Faire payer un quotidien en ligne au grand public, c'est-à-dire au lecteur qui n’est pas dans une démarche militante, c’est espérer que le contenu numérique puisse passer du modèle universel de la gratuité au modèle opportuniste du payant. Hors ce pari relève de la pure utopie.
L’univers du net est le paradis du copier coller. Un seul internaute peut d’un clic proposer la gratuité d’un titre. Il n’y a aucune matérialité physique à l’acte d’achat. Le lecteur n’achète que de la bonne volonté à donner comme pour un téléthon. L’avenir de la Presse ne passe pas par la mise en ligne de ses titres. Les. fr ne servent que de publicité d’appel au papier. Comme pour le livre numérique qui ne marche pas au prix que le proposent les éditeurs, le journal ne peut espérer dégager un profit et entretenir des centaines de cartes de Presse en vendant du vent sur le réseau. La révolution de la Presse papier ne passe pas par un strip tease en ligne mais par une évolution des contenus et une remise en question des équipes rédactionnelles. Un long processus d’autocritique qui fait face aux pesanteurs centenaires des successeurs de Gutenberg…
Igor Deperraz