Non ! Aux guerres coloniales
Il ne servirait à rien en cette période d’euphorie guerrière de dénoncer le colonialisme français .le consensus napoléonien fait rage dans la classe politique et dans les médias. « Les terroristes » et non les combattants adverses remplacent dorénavant l’adversaire. Si trois mouvements sèment la terreur depuis trop longtemps dans cette région du monde, c’est en grande partie pour s’assurer le contrôle de la drogue en provenance du continent sud-américain. Le Mali est une des portes d’entrée de la cocaïne en Europe par le golfe de Guinée.
En quoi l’intervention militaire française précédant une intervention sous mandat de l’ONU mettra-t-elle fin à la demande toujours plus forte de cocaïne en Europe ? Le Mali est pauvre parce qu’il est exploité, pillé par des proches de l’ancienne puissance coloniale. La politique française africaine porte une lourde responsabilité sur cet effondrement moral et économique.
Nous pourrions tout aussi bien envoyer nos forces à la source, en Colombie pour régler ce problème. La lutte contre les narco- trafiquants n’a jamais remporté le succès que l’on croyait .seule la justice sociale ouvre les voies de la stabilité politique.
Pendant qu’à Marseille, les 4x4, les armes, les règlements de compte montent en puissance pour le contrôle du territoire sans que l’État ne puisse endiguer durablement ce phénomène, nous espérons régler avec quelques missiles un problème bien plus profond que le terrorisme. Nous assistons sans réagir à la montée en puissance des guerres coloniales sous des formes nouvelles et renversées.
Le pacifisme n’est pas mutisme face à la situation que vivent les populations civiles du Mali, il est réaction aux poussées viriles des va-t-en-guerre.
Igor Deperraz