« Moi Président » en sous vêtement
Les sous-vêtements ont le vent en poupe. En 2013, les Françaises ont consommé pour 2,7 milliards d’euros de ces petits morceaux de tissu. Ce secteur affiche toujours une croissance raisonnable de 1,4 % pour l’année.
Concevoir, fabriquer et diffuser de la lingerie nécessite généralement deux années de recherche-développement. Le processus est complexe et c’est en Tunisie que se concentre une grande partie de la main d’œuvre bon marchée. La plupart des grandes marques ont été rachetées depuis longtemps par des groupes financiers, Barbara est passé dans les mains d’un groupe coréen, Aubade en Suisse… En marge quelques groupes éthiques essayent de se faire une place au soleil !
Le sous-vêtement se cache et ne se dévoile que dans l’intimité, c’est ce qui fait son succès grandissant …dans une société ou les codes vestimentaires sont largement surannés, se distinguer ne passe plus par l’affichage de vêtements de marques aux codes partagés, mais par le port arrogant et confidentiel de lingeries aux coûts exorbitants.
La récente affaire qui secoue la Présidence de la République peut nous faire réfléchir sur l’abandon consensuel du code vestimentaire par les plus hautes fonctions représentatives de l’État. On a longtemps raillé la cravate du Président de la République, mais s’est-on jusqu’à présent interrogé sur les sous-vêtements de notre président ? Sont-ils éthiques ? Coréen ou 100 pour cent made in France ?
Aujourd’hui la France entière n’a d’yeux que pour la sexualité du Président. A qui la faute ? François Hollande se serait il lui-même donné des objectifs qu’il n’a pas été capable d’atteindre…Aujourd hui…le « moi Président », cet artifice des boîtes de communication ne va pas tarder à faire la joie des sites de sous vêtements. Une Présidence décomplexée qui assume enfin l’héritage de 1968 !!!!
Igor Deperraz