Brent et Brent
Les États-Unis auront produit cette année un peu plus de deux milliards de barils de pétrole, soit un peu moins que l’Arabie saoudite et la Russie. La production américaine soutient le marché et permet d’afficher pour les prochaines années une relative stabilité des prix aux alentours de 73 euros le baril. C’est une bonne nouvelle pour le consommateur qui prend sa voiture pour aller travailler de sa banlieue pavillonnaire vers son lieu de travail, mais c’est une mauvaise nouvelle pour les nouvelles générations qui vont devoir gérer dans l’urgence la fin du pétrole.
À ce prix, la transition énergétique ne peut être qu’une affaire de ménages aisés. Si la stabilité des prix continue à encourager les énergies fossiles, le rapprochement des lieux de résidence du lieu de travail, les véhicules électriques, les transports en commun, les économies d’énergie ne seront que la vague idée d’un nécessaire comportement citoyen.
L’écologie est indexée proportionnellement sur le cours du Brent. L’augmentation actuelle de la production par des moyens non conventionnels encourage la déresponsabilisation des consommateurs. Chacun est pris entre deux feux…Se réjouir de ne pas mettre un pull supplémentaire pour passer l’hiver et se désespérer de laisser en héritage à ses enfants un champ de ruine …
Régler la question écologique ne se fera pas tant que nous vivrons l’illusion d’un pétrole bon marché sans prendre en compte ses coûts cachés comme la destruction massive de notre environnement .Taxer le pétrole pour faire grimper les prix est la seule politique écologique qui aurait durablement un impact sur l’environnement. Elle est pourtant suicidaire comme d’autres idées qui ne peuvent s’affranchir du mythe tout puissant de l’automobile.
Igor Deperraz