Le dauphin du « Grand rouge »
La succession du très médiatique Bernard Thibault illustre à l’envie le déficit démocratique des grandes centrales syndicales françaises. Si la CGT n’est pas leader en matière de féminisme, Nadine Prigent pouvait faire évoluer le concept Anis-drapeau-rouge-Bastille qui a fait depuis de longues années le fond de commerce de la première centrale française. Eric Aubin veille et est en embuscade pour reprendre des positions viriles menacées. Pour trouver un « repreneur », on ne parle pas d’élection mais de succession. A l’image des grands groupes industriels, les « patrons » ont leur dauphin et la démocratie participative est aux abonnés absents. Aucune centrale ne fait élire son dirigeant par l’ensemble de ses adhérents. Par le biais d’un jeu très subtil de mandats partagés entre fédérations, les dirigeants ne se confrontent presque jamais à leur base. On se choisit dans le cercle très restreint des bureaux politiques. L’internationale socialiste a laissé des traces, non politique mais le plus souvent bureaucratique dans les organigrammes des syndicats. Combien de temps encore ses particularismes d’un autre siècle perdureront dans notre société sans qu’ils fassent ,non pas vomir mais sourire… igor deperraz