Le BAC ne coûte pas 1.5 milliard, mais 100 milliards !
L’annonce fait mouche ! Le baccalauréat coûterait à l’État 1.5 milliard d’euros. La même étude émanant d’un syndicat de chef d’établissement précise qu’un élève qui échoue à l’épreuve fait perdre 25 000 euros à la collectivité. À l’appui de cette belle démonstration la facturation des heures perdues d’enseignement ! Avancer des chiffres à faire perdre la tète en s’appuyant sur ce qui aurait pu et n’a pas été est de la pure démagogie pimentée de populisme. À ce petit jeu, on pourrait chercher les coûts perdus par tous ces malades que l’on soigne, mais qui au final se tuent en rentrant chez eux sur la route. La recherche des coûts cachés relève souvent de l’imposture économique. Pour le Bac ,on peut prendre en compte ,l’essence dépensée le jour des épreuves par les parents attentifs à ce que leurs ados n’arrivent pas tremper ,le petit croissant qu’on leur apporte pour réconforter l’âme en peine, les stylos neufs ,le repas au restaurant pour fêter la réussite des heureux élus . L’inévitable petit billet de la grand-mère et les petits verres de trop… Sans oublier l’usage agressif du fer à repasser et les tonnes de cirage utilisées. En résumé, le Bac ne coûte pas 100 millions d’euros, ne coûte pas 1.5 milliard d’euros, mais 10 milliards d’euros ! Et l’on oublie la cagnotte pour passer le permis de conduire ! Comme si tout ce qui s’ajoute ne se retranchait pas… Le Bac, le CAP ne sont pas des coûts visibles ou invisibles pour la collectivité, mais une richesse du patrimoine. Des rites initiatiques d’entrée dans le monde des adultes. La dictature des coûts amène parfois à des calculs d’apothicaires qui ne soignent que les biens portants.
Igor Deperraz