Islam contre Chrétienté ?
Après deux mille ans d’expansion, le christianisme dépasse les 2,2 milliards, soit le double des 1,3 milliard de croyants pour l’islam. Héritiers de la tradition juive, les successeurs de Paul ont transporté la démocratie grecque à travers le monde avec des épisodes plus criminels sous l’inquisition. Aujourd’hui les communautés chrétiennes historiques immergées en terre d’Islam sont-elles menacées comme Paolo Dall’oglio avant de disparaître l’écrivait. Y a-t-il une volonté politique pour l’Islam de dépasser en nombre la grande rivale romaine et pour ce faire d’éradiquer les oasis de pensée grecque ?
L’Islam et le christianisme ne s’opposent pas que sur la lecture théologique du monde, ils s’opposent sur la conception politique de l’État et du statut des personnes dans la société. Un islam de la tolérance cherche encore sa voie. L’Islam d’aujourd’hui ne gagne pas sur le terrain politique lorsqu’il arrive au pouvoir comme les exemples tunisiens ou égyptiens l’ont démontré, mais il gagne sur le terrain des consciences individuelles. L’application de la charria et les conceptions très rigides de la jurisprudence issue des successeurs du prophète ne plaident pas pour une applicabilité moderne de cette religion.
Le christianisme, par sa souplesse et pour certains par sa perméabilité au paganisme et aux coutumes locales a su s’immerger sans bouleverser l’ordre millénaire de ses nouveaux convertis. Pour rattraper son retard, l’Islam peut se moderniser ou s’enfermer dans un combat religieux de conversion ou d’expulsion forcée. C’est la deuxième solution qui est majoritairement portée par les théologiens sur le terrain. Il y a une volonté inconsciente de mettre un terme à cette cohabitation pacifique. Paolo Dall’Oglio ne se trompe pas ; sa communauté est menacée non parce qu’elle est chrétienne, mais parce qu’elle est l’héritière de la pensée grecque.
Igor Deperraz