L’angle mord...
C’est important l ‘angle lorsque l’on écrit une chronique, on le cherche, on le travaille. On veille aussi à ne pas le multiplier. C’est la règle d’or de l’écrit. En recevant le journal « Le Monde » du 22 septembre et son supplément magazine où le couple Sarkozy pose de face, les yeux dans nos yeux, Je me suis demandé pourquoi l’angle de prise de vue illustrant les articles était presque toujours le même. Un angle droit, frontal avec le sourire et une expression du visage qui va bien.
Carla Bruni devait en avoir conscience, elle qui présentait au photographe ces longues mains en premier plan. Dans le supplément Sport, « Deschamps dans les yeux » on pouvait voir, avec les mêmes rides frontales que l’Ancien président mais avec un rasage de prêt, une photo de William Beaucardet. Plus loin Le prix Nobel de l’économie promenait sa main sur son visage avec un regard fuyant. Et puis Marine Le Pen dans une position inconfortable, de trois quart, tournant la tête et posant « pour le Monde » de face, le photographe Patrick Messina diaphragmant au maximum pour donner de la profondeur de champ et laisser en arrière plan un escalier roulant suggérant une ascension. On pouvait savourer aussi la photo de François Rebsamen à l’hôtel de ville de Dijon dans une position inconfortable nous rappelant les représentations picturales du Christ.
Pourquoi donc le service photo sélectionne des images avec un angle unique ? Si l’on reprend la liste ci-dessus, on aurait pu avoir la photo du couple présidentiel ne présentant que ses mains en gros plan, le prix Nobel dans un plan aérien montrant le sommet du crane, Marine Le Pen de dos et François Rebsamen refaisant son lacet. Puisque le journal « Le Monde » a choisi et c’est son éthique de traiter les sujets sur tous ses angles, il devrait être à même de proposer des photographies plus variées ? igor Deperraz