Assister au débat télévisé entre François Hollande et Alain Juppé revient à participer à la mise à mort du taureau dans l’arène. Le Président et sa majorité présentent un bilan éthique contestable et une fin de règne entachée par l’affaire des fadettes .Cette République irréprochable a bel et bien échappé au pouvoir actuel et à son devoir de clarté en matière démocratique. Le programme de François Hollande s’inscrit dans la continuité de l’esprit Républicain avant d’être un programme commun de gauche. Ce n’est pas le contenant du candidat qui porte sons discours mais son apparence et ses qualités d’homme tranquille. A la lecture des propositions, on comprend très rapidement qu’elles ne sont là que pour l’exercice de style mais qu’en aucune façon, elles n’apporteront un quelconque changement .La France, dans le concert des nations n’a plus les moyens de ses ambitions, ce qui explique le retrait anticipé des forces militaires d’Afghanistan. Le programme économique s’inscrit dans la continuité de la politique de Bercy, un retour à l’équilibre fiscal sans remise en cause de la philosophie générale de l 'architecture fiscale. Les niches continueront à tricoter les déclarations mais consolideront la croissance envisagée à deux points. François Hollande s’affirme comme le leader de la sociale démocratie retrouvée .Une passerelle entre l’ancrage terrestre de Jacques Chirac et les propos érudits de François Mitterrand .Un programme vieux pour une France qui vieillit aura de quoi satisfaire une majorité de Français. C’est le pari que fait le candidat de gauche et cela lui réussit .Ses adversaires politiques attendant le coup final pour l’honneur mais sans réelle conviction d’y échapper
Igor deperraz