Débat, ébat, sabbat
La rencontre entre les deux candidats en face à face dans un débat convenu est certainement la dernière émission de ce type qui fleurira sur les écrans d’entre-deux tours. Vestige de la politique audiovisuelle de l’ORTF, la mise en scène d’un affrontement policé entre la droite et la gauche dans une dramaturgie ancienne ne correspond plus aux nouvelles tendances de l’audiovisuelle et au pluralisme des médias.
Les candidats ne prennent plus aucun risque. On connait par avance les suggestions des journalistes maisons. Un débat pour rien comme un match de football amical qui n’a d’enjeu que de conforter les supporters et leur donner le change. Aucune chance d’un échange de politesse « excusez moi vous avez la braguette ouverte ».Tout est convenu et convenable. Ce débat est le dernier pied de nez des chaines généralistes qui en profitent pour faire un dernier tour de table avec leur présentateur vedette et leur plateau d’un autre temps. Dans cinq ans, le Président Hollande aura largement déclassé la télévision relevant du ministre de l’information qui sommeille en chaque Président et les médias alternatifs auront définitivement mis à genou le concept du 20 heures. C’est donc une page qui se tourne, celle de l’ORTF. Un débat historique, non par son contenu mais parce qu’il termine le récit de tout une génération, celle qui a grandit avec une seule chaine en noir et blanc et la mire au design ORTF si ventage . Igor deperraz