Clément Méric
Clément Méric n’est pas mort sous les coups d’un jeune homme d’extrême droite, il est mort de cette escalade de violence qui touche l’ensemble des jeunes des beaux quartiers et des banlieues. Il n’est pas question d’exonérer ces groupuscules nauséabonds dans leur processus de lavage de cerveau, mais il serait trop facile de mettre sur le dos de groupuscules fascistes ce qui relève d’une dérive sociétale. Des jeunes qui convoitent des marques, qui s’insultent et n’hésitent plus aujourd’hui à tuer. Que l’on soit à Marseille, à Paris ou dans une petite ville de province, les jeunes ont de plus en plus tendance à s’engager dans une confrontation brutale. C’est le phénomène des gangs, mais aussi l’incommunicabilité d’un mal-être qui ne trouve à s’exprimer que dans ces mises en danger de plus en plus tragiques. Invectives verbales, drogues dures, sexe brutal sont le quotidien de ces jeunes aux perspectives bouchées. Comment une vente privée dans un beau quartier de Paris a-t-elle pu se terminer en pugilat et comment des jeunes qui ont tout l’avenir devant eux ont pu gâcher leur vie et pour Clément la perdre. Nous sommes tous responsables à gauche comme à droite de ne pas laisser aux jeunes des espaces de discussion et de confrontation pacifique. En un mot, avons-nous transmis la notion de République aux jeunes générations .Les médias audiovisuels, dans l’ultra violence qu’ils professent ont une part non négligeable de responsabilité dans la mort de Clément Méric.
Igor Deperraz