Le Monde change le Monde
Le changement de Management au journal « Le Monde », s’il n’influence pas, à ce jour la qualité éditoriale pourrait handicaper à l’avenir la marge de manœuvre de la rédaction. Dans ces périodes de bouleversement, il est intéressant de replonger dans ses piles de journaux jaunis par le temps et de comparer le quotidien de 1976 dirigé par Jacques Fauvet avec celui d’aujourd’hui. La première impression est qu’en 1976, il était difficile de lire les caractères d’imprimerie du Monde sans une bonne loupe. La première page étant surchargée d’informations. Seuls les fonctionnaires des ministères devaient avoir le temps de décrypter ce condensé de mots. Malgré ce défaut technique, le journal se diffuse alors à 611 000 exemplaires, une perte de deux cents mille en trente ans. Les quarante -quatre pages ont fondu en 34 pages .Le Monde actuel est donc plus aéré, plus lisible mais coute six fois plus cher qu’en 76,.A l’époque il fallait sortir Un franc et quarante centimes. Les plumes ont presque disparu du nouveau journal. En 76 Thierry PFister amenait une opinion dans ses écrits alors qu’aujourd’hui, l’uniformité du recrutement amène une qualité irréprochable dans la rédaction des faits mais une sensibilité presque absente du propos journalistique. Les premiers dessins de Plantu apparaissent en page 5.Aujourd’hui, il est difficile d’avoir toujours et toujours Plantu en première de couverture...Après les critiques, mais nécessaire, le constat. L’information est disponible et gratuite, l’avenir du journal passe par le retour des plumes hors- sol .C’est en constatant que le journal n’accordait plus d’importance à ces petits faits de la vie quotidienne et que l’on pouvait traiter d’un sujet sérieux avec un point de vue décalée que j’ai souhaité écrire une chronique quotidienne ,qui a reçu, pour celles qui ont été publiées un avis amusé et intéressé des lecteurs assidus du journal . Lecteurs que l’on pense trop souvent figer derrière la serviette en cuir d’un ministère. Il y a de la place pour décliner le sérieux d l’analyse avec le décalé du style bref. Encore merci à Dominique Buffier pour ses encouragements et André Fontaine qui me publia, il y a bien longtemps maintenant.
Igor Deperraz