Palme rouillée à Cannes
La palme d’or discernée au film d’Abdellatif Kechihe consacre une nouvelle fois le conformisme de cette institution Cannoise. Quoi de plus tendance qu’une relation homosexuelle entre femmes. Le même film avec deux hommes n’aurait certainement pas franchi la barrière des sélections !!!
Le film s’est construit dans le plus grand mépris des techniciens qui font pourtant l’essentiel du travail et au plus grand mépris des règles élémentaires de droit. Le déroulé qu’y a été projeté n’a pas pris le temps de faire défiler le nom des personnels au générique.
Avec Abdellatif Kechiche, le comédien est roi et le technicien est son serf. Ce comportement antisocial est d’autant plus inadmissible que le réalisateur de la graine et le mulet a fait de l’esthétisme ouvrier sa carte de visite.
Un film à moitié construit dont le réalisateur évoque la possibilité de revenir sur son montage méritait-il une telle distinction ? La palme d’or de Cannes discerne-t-elle aujourd’hui ses récompenses sur présentation d’un torchon ?
Soit, le jeu des actrices abandonnées à leurs sentiments livre une parole juste et sincère, mais l’hyperréalisme est- il la sublimation d’un jeu d’acteur ou le miroir d’une réalité bouleversante ?
Quel que soit le résultat final, les pratiques mises en œuvre pour arriver à ce résultat méritent d’être débattues. Si Voyage au bout de la nuit est une grande œuvre littéraire, Céline n’est pas une référence. L’éternel débat de la fin qui justifie les moyens
Igor deperraz