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Chroniques matinales

Chroniques matinales

Par deux points de vue passent une ...droite. Par un point de vue passe une gauche ou le contraire. Des chroniques et photographies publiées dans les journaux: "LE MONDE", "Le MONDE MAGAZINE" "LE MONDE TÉLÉVISION""LE NOUVEL OBSERVATEUR", "Le nouvel obs .fr","Les INROCK...", "LA TRIBUNE DE GENÈVE", "POLITIS",Action communiste .les informations dieppoises le réveil L'anticapitaliste, "La FRANCE "AGRICOLE",La Manche libre.fr "le Plus"."La VIGNE", "SINE mensuel "La Manche libre.fr" accréditation festival Albi, fête de l'Humanité. festival off Avignon. (plus de 1000 chroniques publiées) chroniques et flash info à Radio FMR Jusqu'à 2500 visites par jour....! événements ,photographies Igor Deperraz Normalien . études de cinéma à Paris-Sorbonne. jury Petits Molière Téléphone 0785473094

Publié le par igor deperraz

Camusianité

« Nous vivons une époque formidable » pour reprendre le titre d’un album de Reiser. Jamais n’avons eu tant de libertés individuelles et collectives et pourtant nous nous construisons consciemment un régime d’autorisation préalable. La sécurité publique envahit lentement notre quotidien. Elle s’impose petit à petit à nos relations personnelles. Le permis de conduire, de construire, l’autorisation de licenciement, d’afficher, de publier pour la jeunesse. Il n’y a pas un domaine qui n’échappe au régime de l’autorisation préalable. Un voyageur peut monter dans un train sans que personne ne lui réclame un titre de transport mais il lui est demandé de s’autoriser le paiement du trajet par anticipation. Un clandestin peut travailler dix ans dans l’antichambre d’un restaurant parisien et payer sans retour ses cotisations en toute connaissance d’expulsion en l’absence de permis de séjour. La vidéo surveillance définit le normal, une barbe de trois jours déclenche l’activation du logiciel de sécurité et de surveillance rapprochée. Le farceur, le potache fait tache, l’esprit de fraternité prend l’eau. Chaque profession, chaque habitant d’un quartier prend son individualité comme universelle. L’autre devient menace potentielle. Sans autorisation préalable, pas de relation extra sociale, extra professionnelle. C’est la toute puissance des réseaux sociaux qui gagne notre quotidien. Nous devons accepter l’autre comme ami ; il ne s’impose plus à nous. Au même instant nous découvrons la perméabilité des métiers, des cultures ou des lectures. L’ère du Net nous éloigne du réel. L’autre qui ne partage plus nécessairement nos idées, nos convictions, nos opinions devient « l’étranger » au sens Camusien. Dans cette ère de profusion et confusion des sentiments, la fluidité de nos rapports sociaux, professionnels se gèle, se freine. La petite plaisanterie amicale devient harcèlement. L’invective du camelot à mots se charge d’un sens caché. Les lois mémorielles s’imposent à notre intimité. Nous ne nous autorisons plus ces petits relâchements qui égayent le quotidien .Le fou rire prend la tangente. Nous restons blancs dans la case blanche et noire dans la noire .A quoi sert donc l’ouverture des frontières, l’égalité homme- femme, le mariage homo, la Liberté si elle ne s’accompagne pas de Fraternité ? Une liberté réduite aux acquêts : la seule circulation des marchandises ?

Igor deperraz

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